Dans le pays, les mariages sont les meilleurs moments et moyens pour une immersion totale dans l’étendue et la richesse des cultures afars et somalis savourées au rythme des danses folkloriques, «Daanto» «Sadehleh», «Zeili’i», «Wilwilleh» chez les somalis. Le « dabbal», «Laalé», «Keeke» ou «sadda’» chez les afars, pour ne citer que celles-ci parmi un large inventaire des folklores. Il s’agit des danses qui sont à la fois collectives et mixtes ; la poésie étant composée en solo souvent. Au cours de ces manifestations folkloriques qui sont consolident le pacte de la coexistence sociale, l’on ne peut rester insensible à l’élégance des jeunes filles, beautés du désert aux silhouettes fines et aux tailles de guêpes drapées dans des longues robes bariolées (Gaaryse, Kurta) et de leurs parrures de perles, d’or et d’argent (bila, Kuul). Des fleurs du désert dont les voix de sirènes sont irrésistibles.
Evoquons aussi la vivacité, la souplesse et l’agilité des braves guerriers aux muscles saillants, véritables esthètes aux corps de marbre, maintenant une cadence soutenue et virevoltant dans tous les sens. Les mariages restent les seules occasions de détente après des longues journées passées à la quête des meilleurs pâturages pour leurs bêtes sous un soleil teigneux.
Dans la fraîcheur clémente de la nuit aux carillons des grillons, avant que les mariés regagnent leurs nattes nuptiales une fois que la poussière soulevée par les danses folkloriques retombe et s’estompe, les vibrations du sol sous les pieds s’amenuisent, puis s’arrêtent dès que les premières lueurs pâles d’une lune timorée deviennent perceptibles.